QU'EST CE QUE LA GRAVURE ?
Le terme de « gravure » regroupe de nombreuses pratiques artistiques. Elles ont toutes en commun le travail d’un support (bois, pierre, métal, linoléum…) par incision ou creusement, à l’aide d’outils. Ce support creusé ou incisé se nomme la matrice.
Cette matrice est ensuite enduite d’une fine pellicule d’encre.
Une fois la matrice enduite d’encre, on l’imprime sur du papier : l’œuvre ainsi obtenue s’appelle l’estampe.
On peut réutiliser cette matrice pour produire plusieurs exemplaires identiques (que l’on nomme aussi tirages, ou épreuves). Lorsque le nombre d’exemplaire est soigneusement contrôlé et que chacun est numéroté, on parlera de tirage limité. Un tirage complet d’une œuvre est une édition.
LES DEUX FAMILLES DE GRAVURES
Dans la gravure, on distingue deux grandes familles de techniques :
la gravure en taille douce (comme les techniques de pointe sèche, d’eau forte, d’aquatinte…).
Elle se pratique le plus souvent sur une plaque de métal. On travaille la matrice avec des pointes ou de l’acide. Ces attaques abîment le support et créent de fines aspérités. Lors de l’encrage de la matrice, l’encre se loge uniquement dans ces aspérités ; l’estampe présentera une image symétrique et positive de la matrice.
la gravure en taille d’épargne (comme les techniques de linogravure, de gravure sur bois…).
Elle se pratique sur un support épais et relativement tendre. On travaille la matrice avec des gouges pour creuser de larges sillons ou zones vides. Lors de l’encrage de la matrice, l’encre se dépose uniquement sur les parties intactes, que l’on a « épargnées » ; l’estampe présentera une image symétrique et négative de la matrice.
LA LINOGRAVURE - DÉTAIL DU PROCESSUS
La linogravure est une pratique relevant de la taille d’épargne. Dans cette technique, on travaille une matrice en linoléum à l’aide de gouges.
Le linoléum est un matériau synthétique traditionnellement utilisé comme revêtement de sol. Il s’agit d’une plaque de quelques millimètres, composée d’une couche rigide (de la consistance d’une gomme dure) sur une toile de jute. Cette couche est issue d’un mélange constitué principalement de poudre de liège et de farine de bois, liées et figées par de l’huile de lin (d’où le nom « linoléum »).
Le linoléum à l’avantage d’être tendre, peu coûteux, et de composition homogène (contrairement au bois, dont les fibres rendent l’exercice de gravure plus complexe)
